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La capitale du Gabon Libreville a accueilli durant trois jours du 31 mai au 2 juin 2021, les chercheurs de la filière agricole, les entreprises semencières et agricoles, pour échanger sur les stratégies nationales à mettre en place pour assurer une meilleure protection et valorisation des variétés végétales développées localement pour soutenir la politique de développement agricole du Gabon.
Le Séminaire national de sensibilisation sur la protection des obtentions végétales, ainsi organisé par l’OAPI (Organisation Africaine de la Propriété intellectuelle) a connu la participation d’experts internationaux et africains, qui ont tour à tour partagé leurs expériences et formés les acteurs nationaux, sur les techniques d’examen pour assurer la qualité de la variété végétale à développer, l’intérêt de la mise en place d’un écosystème de valorisation de la variété , l’intérêt de la protection auprès de l’OAPI pour assurer le respect du droit de l’obtenteur et se donner les moyens de commercialisation sécurisés de la variété.
Au terme de cette rencontre il a été noté la forte volonté de l’Etat Gabonais de développer le secteur variétal et la qualité des chercheurs et sélectionneurs qui œuvrent au quotidien pour faire avancer ce secteur. Toutefois, il a été relevé la nécessité d’avoir un cadre juridique adéquat pour le développement et la valorisation de semences, de même qu’un accompagnement stratégique et technique pour le développement de variétés de qualité.
La rencontre de Libreville qui fait suite à une rencontre similaire qui s’est tenu à Brazzaville au Congo, rentre dans le cadre du « projet de renforcement et de promotion du système de protection des obtentions végétales » (PPOV), financé par la Commission de l’Union Européenne et l’Organisation des Etats d’Afrique, des caraïbes et du pacifique (OEACP) ; il a pour but d’accroitre les capacités de l’OAPI et de ses Etats membres afin d’améliorer le développement de nouvelles variétés végétales , en même de soutenir l’agriculture intensive dans les Etats et contribuer à leur autosuffisance alimentaire.
Le séminaire national de sensibilisation des acteurs de la filière agricole du Congo sur la protection des obtentions végétales débuté le mardi 25 mai à Brazzaville, s’est achevé le jeudi 27 mai 2021.
La quintessence de cette dernière journée a mis en lumière les étapes importantes de la vie d’une variété végétale pour sa commercialisation. Etapes qui vont de la création à sa protection en passant par la certification après multiplication en semences. Cette concertation a donné lieu, à une table ronde d’analyse SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces) du secteur semencier du Congo. L’état des lieux de la situation a permis d’identifier des points à travailler à court et long terme pour apporter des solutions aux difficultés décelées.
A la satisfaction générale des parties prenantes, ces trois jours de travaux se sont conclus par des suggestions d’experts, notamment l’importance de concentrer la recherche dans les pays sur des variétés à forte valeur écologique et économique. Un accent a également été mis sur la responsabilité des chercheurs qui devraient travailler à la création et à la description de la connaissance. L’administration des Centres de recherche pour contribuer à la valorisation des variétés mises en place devront organiser la stratégie de commercialisation de celles-ci. Pour mettre en place une stratégie de valorisation efficiente, la CEMAC devrait travailler sur les aspects d’harmonisation des méthodes et se mettre en synergie avec d’autres espaces économiques tels que la CEDEAO.
Les remerciements du Directeur Général de l’IRA (Institut National de la recherche Agronomique du Congo) dans son discours de clôture sont allés à l’endroit de l’OAPI et de l’UPOV mais également des partenaires, des Experts et des participants pour qualité des interventions des experts et leur appui au renforcement des capacités techniques des acteurs de la filière agricole locale.
L’université d’Abomey-Calavi (UAC) a accueilli, ce vendredi 28 mai 2021, un important séminaire de formation au profit des enseignants-chercheurs de ce haut lieu du savoir. La cérémonie officielle de lancement des travaux s’est déroulée en présence du directeur général de l’ANaPI, du représentant de l’OAPI et des autorités rectorales.
« Permettre aux Enseignants-Chercheurs et innovateurs de mieux appréhender les notions de propriété industrielle et de cerner les avantages liés à la protection des inventions par le moyen du brevet d’invention en vue de la valorisation et de la bonne gestion des créations... ». Voilà le principal objectif visé par le Conseil Scientifique de l’UAC. Pour y arriver, l’expertise de l’Agence Nationale de la Propriété industrielle (ANaPI) et de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) a été requis.
Déjà à la cérémonie officielle d’ouverture, le ton est donné. Après les mots de bienvenue de M. Félicien AVLESSI, Vice-Recteur chargé de la Recherche scientifique, c’est le Directeur général de l’ANaPI qui a levé un pan de voile sur les réels enjeux de cette formation importante et inédite. Pour M. Mathias AGON, « bien que les titres de propriété industrielle soient de plus en plus utilisés, un grand nombre de créateurs et innovateurs nationaux ne connaissent pas, ou utilisent très peu la propriété industrielle pour la protection de leur création… ».
Deux centres CATI pour mieux renseigner
Aussi, les demandes de brevets d’invention sont-elles relativement faibles au Bénin, comparé aux autres pays membres de l’OAPI. De même, celles issues des laboratoires et centres de recherches sont « davantage marginales alors que l’activité inventive y est très intense », a-t-il fait remarquer. Par conséquent et pour remédier à cette situation, l’ANaPI a décidé de mettre en place sur le campus d’Abomey-Calavi deux Centres d’Appuis à la Technologie et à l’Innovation (CATI) pour faciliter la recherche de l’information brevet dans la base de données de l’Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle (OMPI), a rassuré M. Mathias AGON.
Il a exprimé sa reconnaissance à l’OAPI pour son attention particulière aux sollicitations de son agence, et pour avoir dépêché M. Ayouba IDI, son Examinateur Brevet, pour apporter son expertise.
Pour M. Marcel ZANNOU, Vice-Recteur chargé des Affaires Académiques et représentant le Recteur de l’UAC, ce séminaire de formation arrive à point nommé. Car, il permettra de déboucher sur l’enregistrement de plusieurs brevets et la création de micro-entreprises par les diplômés. Ce qui n’est visiblement pas le cas jusque-là. Il a insisté sur la valorisation des résultats des recherches, non pas seulement pour gravir les échelons au CAMES, mais aussi pour la résolution des problèmes de société.
Les thématiques telles que I ’importance de la propriété industrielle, la Gestion des titres de la propriété industrielle, les moyens d’accéder aux publications scientifiques des CATI etc. ont permis à la cinquantaine de participants de se rendre compte des enjeux et opportunités liés au domaine évoqué.
PF COM MIC
Les échanges de cette deuxième journée de sensibilisation des acteurs de la filière agricole du Congo, dans le cadre la mise en œuvre du projet de promotion des obtention végétale de l’OAPI subventionné par l’UE et l’OEACP ont donné lieux à de nouvelles interrogations autour de la démarche d’inscription des nouvelles variétés aux catalogues nationaux et régionaux des espèces, de la nuance entre homologation et certification mais également du processus de valorisation des résultats de la recherche entre autres.
OAPI (Organisation africaine de la propriété intellectuelle), CNRA (Centre national de recherche agronomique, Côte d’Ivoire), SEMAE (L’interprofession des semences et plants, ancien GNIS), et AFSTA (Association africaine du commerce des semences) constituent quelques unes des différentes structures en présentiel et en visioconférence.
L’intervention d’Omega-conseil une entreprise d’agro-export locale, a permis d’entrevoir certains défis en matière de collaboration entre le secteur de la recherche publique et le secteur privé pour favoriser la mise sur le marché en quantité suffisante de semences de qualité issus des centres de recherche.
Au sortir de cette séance de travail avec les différents experts, il apparait important pour les Etats membres de l’OAPI, de trouver une meilleure solution pour la valorisation et la structuration de la filière semencière afin de gérer et perpétuer des accords de partenariat avec le secteur privé.
Certes il ne s’agit pas d’une sinécure, toutefois des efforts continus de l’OAPI, de l’UPOV, de l’ARIPO, de l’AFSTA et du CORAF sont combinés pour promouvoir la protection des obtentions végétales au sein du continent mais également pour la libéralisation du secteur semencier privé comme base du développement agricole et la sécurité alimentaire en Afrique.